JOSEPH VÉZINA
(chef d’orchestre)

« Un GRAND parmi les grands »

La vie musicale de Québec ne serait pas celle que l’on connaît aujourd’hui sans l’immense influence d’un grand homme de notre famille: Joseph Vézina. Né le 11 juin 1849, à Québec, il était le fils de François Vézina, peintre en bâtiment, et de Marie Petitclerc. Son père, musicien amateur, fut son premier professeur de musique. Après avoir appris à jouer de différents instruments, c’est en autodidacte qu’il compléta sa formation musicale. À 17 ans, Joseph abandonne ses études pour s’engager comme mousse à bord d’un bateau se dirigeant vers l’Europe. Le «mal du pays» lui fait alors comprendre que c’est à Québec qu’il veut vivre et travailler.

En 1872, il épouse Monique Tardif qui lui donne quatre fils et trois filles. Doté d’une mémoire extraordinaire et d’un talent exceptionnel, il apprend à maîtriser les instruments à vent pour devenir professeur.

Ses capacités remarquables sont bientôt reconnues à Québec et dans toute la région environnante. Il devient le personnage le plus important de la vie musicale québécoise de 1870 à 1925. On le reconnaît comme organiste, chef d’orchestre, professeur, compositeur, éditeur et marchand de musique.

Connaître la vie d’un si grand personnage et découvrir les multiples facettes de sa remarquable personnalité a été, pour moi, une expérience très enrichissante. Joseph Vézina a écrit une partie très importante de l’histoire du Québec et j’aimerais vous faire partager les faits marquants qui ont contribué à sa grande notoriété.

Après avoir fondé le Corps de musique Notre-Dame de Beauport en 1874, deux autres ensembles voient le jour en 1875: ceux de Montmorency et de Charlesbourg. Il prend aussi la direction de plusieurs groupes de fanfare:

• le 9ième Bataillon des Voltigeurs de Québec (de 1868 à 1879)
• l’ensemble musical de la Battery de la Garrison Artillery (de 1879 à 1912) devenu la musique du Royal 22è Régiment en 1922
• la fanfare des cadets de Saint-Jean-Baptiste de Québec (en 1912)

Joseph Vézina, porté par son immense talent, a toujours refusé de faire carrière aux États-Unis. Il préféra enseigner la musique au petit Séminaire de Québec, au Collège Jésus-Marie ainsi qu’à l’Académie commerciale. Il composa de nombreuses oeuvres pour voix, piano et orchestre ainsi que trois opérettes. il fut propriétaire d’un magasin de musique et d’une maison d’édition qui lui a permis de publier ses oeuvres. De 1896 à 1912, il fut organiste à la paroisse Saint-Patrick et, en 1903, c’est lui qui inaugura l’Auditorium de Québec (le Théâtre Capitole).

Sa réalisation la plus importante fut la Société Symponique de Québec (Orchestre Symphonique de Québec) dont il fut le chef fondateur de 1902 à 1924. Grâce à lui, cet orchestre sera reconnu internationalement. Autre fait remarquable de son incroyable carrière: il dirige, en 1880, lors de la fête de la Saint-Jean-Baptiste, la première exécution du «Ô Canada» qui sera choisi, plus tard, comme notre hymne national.

Le 5 octobre 1924, à l’âge de 75 ans, encore professeur au petit Séminaire et chef de la Société Symphonique de Québec, décède ce musicien plus grand que nature. Notre famille est fière de compter, parmi ses illustres représentants, cet homme de cœur, brillant, passionné, qui a su «laisser sa trace» entre les murs de notre belle cité.

EXTRAIT des références:

- Dictionnaire biographique du Canada et – Encyclopédie Canadienne

Résumé par: Nicole Vézina # 127