Biographie condensée de L’ancêtre Jacques Vezinat

«Raconter le passé, c’est empêcher que ne s’effiloche dans l’oubli une partie de notre patrimoine»

(citation d’André Lafontaine)

«L’ancêtre Jacques Vezinat 1610-1687»

L’information concernant Jacques Vezinat et sa famille repose sur les recherches faites par l’auteur-historien de l’histoire des Vézina, Gérard Vézina, qui publiait en 2001 son ouvrage  « Essai biographique sur l’ancêtre Jacques Vezinat 1610-1687″, qui fut réédité en 2008.

Le condensé que nous présentons ici est essentiellement basé sur les documents appuyant l’information, à partir de laquelle il devient possible d’émettre des hypothèses.  Les écrits d’historiens des XIXè et XXè siècles, sont évidemment une précieuse source de renseignements.

Jacques Vezinat serait arrivé en Nouvelle-France à l’automne de 1659.  Le fait que son épouse Marie Boisdon et lui-même signent un contrat notarié à La Rochelle au printemps de la même année, laisse croire qu’ils sont en France au début de l’année 1659. Le contrat passé devant le notaire Audouart en janvier 1660, en Nouvelle-France, acte par lequel il devient propriétaire d’une terre à L’Ange-Gardien, sur la Coste des Beaux Prés, permet d’établir l’hypothèse qu’il habite au pays à ce moment. Le notaire le dit « demeurant… ».

Les navires qui traversent l’Atlantique à l’époque sont peu nombreux. La coutume de dresser des listes de passagers n’est pas encore établie.  Les listes que l’on retrouve sont souvent très incomplètes.  Par exemple: on peut y indiquer « … et quelques familles » sur un  bateau ou encore « six ou sept familles » sur un autre.  Parmi les passagers, il y a « les engagés » pour lesquels les compagnies payaient le voyage;  il y a aussi « d’autres colons » qui payaient leurs propres frais de transport. Jacques serait de ce nombre.  Il est fort  probable que sa famille ait fait la traversée avec lui à l’été 1659, à l’exception de l’enfant François le puîné qui arrivera quelques années plus tard.

Si de précieux documents servent de preuve irréfutable pour appuyer l’histoire, d’autres, introuvables jusqu’à ce jour, acheminent le chercheur vers des hypothèses. Basées sur un recoupement de faits, ces hypothèses,  bien que valables, demeurent moins formelles.

Jacques et Marie, alors qu’ils habitaient la France, ont eu 8 enfants, dont deux fils sont décédés en bas âge (Pierre et Jacques).  Deux mois avant leur départ pour la Nouvelle-France, Marie Boisdon donnait naissance à sa dernière fille: Jeanne.

Les enfants de la famille, dans l’ordre des naissances:

  • François -l’aîné- baptisé le 20 janvier 1642 à Ste-Marguerite, La Rochelle
  • Marie née vers 1649
  • Anne née vers 1651
  • Louise née vers 1652
  • Jacques né vers 1654, dcd 24-09-1655
  • Pierre né 11-05-1655, dcd 14-12-1656
  • François -le puîné- né le 28 août 1657, b: le 2 septembre 1657 à St-Sauveur, La Rochelle
  • Jeanne, née le 06-03-1659, b: le 07-03-1659 à St-Sauveur, La Rochelle.

La date de naissance de Jacques, ainsi que celle de son épouse Marie Boisdon, sont dites « approximatives », étant donné que nous ne possédons pas les actes de naissance; on les établit « vers » 1610 pour l’un, et « vers » 1615 pour l’autre. Au moment du départ de La Rochelle, il a près de 50 ans et elle a près de 45 ans. Jacques y exerçait alors le métier de marchand.

Là où en est la recherche à ce jour, Jacques serait venu au pays accompagné de son épouse Marie Boisdon.  Ils auraient amené avec eux leur fils aîné François, ainsi que les trois filles: Marie, Anne et Louise.  Ce n’est que plusieurs années plus tard, que le père de famille fait venir son fils cadet, l’enfant François -le puîné-, sur le navire Orange. Le petit garçon de 2 ans aurait donc été confié à un membre de la parenté entre temps.  Quant au bébé Jeanne, alors âgée de deux mois, son cas demeure nébuleux. On n’a retrouvé -à ce jour-, aucune trace de sa présence en Nouvelle-France lors des recensements. Quelques hypothèses peuvent être émises: Si elle était à l’embarquement à La Rochelle, serait-elle décédée en mer pendant la traversée ?  Aurait-elle été confiée à un membre de la parenté Boisdon ou Vezinat ? Sans certificat de décès, on ne peut rien affirmer en ce sens présentement.

La traversée de l’Atlantique fut longue et pénible, comme c’était souvent le cas à l’époque. Les VEZINAT mettent pied en Nouvelle-France en septembre 1659. Le petit dernier François le puîné, sera « rapatrié » seulement en 1667; il aura alors 10 ans. Au moment du départ de La Rochelle, les enfants qui sont du voyage ont respectivement 17 ans (pour le frère aîné), et ses soeurs ont alors 10, 8 et 7 ans.  Imaginons-les, heureux de descendre du « grand voilier » de l’époque, et de poser le pied Québec, au lieu nommé aujourd’hui Place Royale.

Les métiers exercés par Jacques en France sont ceux de marchand et de tonnelier. La formation au métier de tonnelier, demandait un apprentissage d’une durée de 3 à 5 ans. Il continuera de l’exercer après son établissement au pays, puisqu’il en est fait mention dans les actes notariés.  Il sera aussi, par la force des choses, cultivateur.  Le rôle du tonnelier est très important à l’époque. Les tonneaux, barils, seaux, servent quotidiennement aux habitants de la nouvelle colonie.  Ils sont nécessaires, entre autres, pour le transport de marchandises. Les recensements de 1667 et de 1681 révèlent que Jacques pratique les deux métiers, après s’être installé ici, dans son nouveau pays.

Illustration de JACQUES VEZINAT -tonnelier-Dessiné par: Yvette Vézina

Jacques (maître-tonnelier) va transmettre sa grande connaissance du métier  à son fils cadet, François le puîné.  Ce dernier sera dit tonnelier également dans plusieurs contrats notariés le concernant.

l’apprenti-tonnelier et l’utilisation du vireveau: dessins de Philippe Rodrigue -2001-

utilisation du vireveau

 

 

 

 

 

 

 

L’utilisation du vireveau, l’un des outils indispensables dans le domaine de la tonnellerie.

JACQUES VEZINAT est celui à qui revient l’honneur d’avoir semé en Nouvelle-France le nom Vézina.  C’est par ses deux fils -François l’aîné et François le puîné- Vezinat que les deux lignées se perpétueront par la suite.

Fait incontestable: Jacques fait l’acquisition d’une terre le 11 janvier 1660, sur la Coste des Beaux Prés.  L’acte notarié est signé chez le notaire Guillaume Audouart.

signature de l'ancêtre Jacques                                                                    signature de l’ancêtre

Les mesures de la propriété sont de 3 arpents de front sur environ 7 kilomètres de profondeur.  Elle est située à l’est de la Chute Montmorency (nommée alors Sault de Montmorency). La famille connaît la menace des incursions Iroquoises et doit s’acclimater à une toute nouvelle vie.  Le pays est à bâtir.

Par ses deux fils, Jacques Vezinat aura une nombreuse descendance.

  • François l’aîné épouse Jeanne Marié (une fille du roy) à Château-Richer le 29 octobre 1670.  Ils ont 8 enfants, dont seulement 3 parviennent à l’âge adulte.

C’est par ces deux fils: Pierre et Nicolas que la lignée sera formée.

  • François le puîné épouse Marie Clement dit Lapointe à L’Ange-Gardien,  le 10 avril 1679.  Marie a 12 maternités, dont 4 filles et 6 garçons fonderont famille.

C’est par ces six fils que se prolonge la nombreuse lignée.

Les filles, pour leur part, produiront les familles Ossant, Brisson et Garnier.                    Présentons-les dans l’ordre des dates du mariage (la soeur aînée se marie après les deux autres):

  • Anne (13 ans) épouse René Brisson, boucher: contrat de mariage 06-09-1664.        Ils ont 9 enfants.
  • Louise (12 ans -à peine-) épouse Charles Garnier, cultivateur: contrat de mariage 21-12-1664.  Ils ont 11 enfants.
  • Marie (22 ans) épouse Antoine Ossant, bourrelier: contrat de mariage 05-10-1671.   Ils ont 4 enfants.

Les grands-parents -Jacques Vezinat et Marie Boisdon- auront le loisir de voir grandir leurs petits-enfants, puisqu’ils seront tous établis non loin de la terre ancestrale.  Quelques siècles plus tard, les familles Vézina se trouvent encore nombreuses dans les municipalités de L’Ange-Gardien et de Boischatel.

Références:
  1. « Essai biographique sur l’ancêtre Jacques Vezinat, 1610-1687″ , Gérard Vézina, Éditions 2001 et 2008.
  2. Bulletins L’HÉRITAGE, numéros 1, 2 et 3.

Pour plus d’informations: histoirevezina@videotron.ca ou ancetresvezina@videotron.ca